Le rebond de la production industrielle agrégée des cinquante principaux pays fin 2012 est essentiellement dû aux pays émergents. Avec la stabilisation des prix des produits de base, l’inflation reflue dans les pays développés (+1,6% en novembre en glissement annuel), rejoignant l’inflation sous-jacente tirée vers le bas avec la désinflation salariale. Les cours du Brent se maintiennent autour des 110 dollars le baril (111,1 $ le 18 janvier), alors que la production mondiale est orientée à la hausse.
Aux États-Unis, selon la troisième estimation, la croissance du PIB au troisième trimestre 2012 est ressortie à +3,1% l’an, en regard d’une moyenne de +1,7% pendant la première partie de l’année. Les résultats des enquêtes auprès des entreprises sont encourageants. L’indice ISM des directeurs d’achat du secteur manufacturier, qui avait déçu en novembre, remonte au-dessus du seuil d’accroissement de l’activité en décembre, tandis que celui des services s’inscrit à 56,1. La reprise auto-entretenue tarde cependant à se mettre véritablement en place. La construction résidentielle est devenue la composante la plus dynamique de la demande. Après six années d’effondrement puis de stagnation à un niveau extrêmement bas, les permis de construire se redressent de façon continue depuis le début 2011. La consommation des ménages a joué un rôle important dans la reprise des derniers trimestres, mais la prolongation du mouvement n’est pas complètement assurée. En effet, le taux d’épargne est descendu vers 3,5% du revenu disponible, ce qui laisse peu de marge à une baisse ultérieure et la progression des revenus des ménages demeure erratique. La hausse des prix reste supérieure à celle des gains horaires, tandis que la reprise des créations d’emplois a été entrecoupée à plusieurs reprises par des périodes d’attentisme. L’accord budgétaire entre Démocrates et Républicains écarte le choc le plus immédiat. Les négociations portent désormais sur le plafond de l’endettement public mais, surtout, l’assainissement des finances publiques est loin d’être terminé.
Source : Institute of Supply Management – en bleu : secteurs manufacturiers – en rouge : secteurs non manufacturiers.
Au Japon, la Banque centrale a annoncé de nouvelles mesures de relance monétaire afin d’endiguer la déflation, quelques jours après la tenue des élections législatives. Les prix de détail (hors alimentation et énergie) se contractent en effet depuis quatorze ans, à l’exception d’une hausse transitoire courant 2008. Par ailleurs, le climat des affaires se dégrade de nouveau, en particulier dans le secteur industriel où l’indice Tankan a reculé de sept points au quatrième trimestre. La dépréciation de la devise est l’une des rares bonnes nouvelles : le dollar s’échange autour de 88 yens contre un plus haut de 77 yens au début 2012.
Dans les autres pays asiatiques, la croissance se ralentit, à l’exception de la Chine où l’activité s’est bien comportée en fin d’année et où les enquêtes soulignent une amélioration des perspectives. Les exportations chinoises résistent malgré le retournement de la demande européenne et le marché immobilier retrouve des couleurs. En Inde, la production industrielle n’évolue guère depuis un an et demi, tandis que les pressions inflationnistes se tempèrent à peine (+9,8% sur un an en novembre). Enfin, le PIB a stagné au troisième trimestre en Corée en raison de la chute des investissements et s’est raffermi de +1,2% en Indonésie en regard de +1,5% en moyenne au premier semestre.